Résumé : Le travail du personnel de la sécurité publique (PSP; incluant, entre autres, les pompiers.ères, les officiers.ères de police, les ambulanciers.ères paramédicaux) est essentiel à la société, mais il est complexe sur le plan pratique et éthique, en particulier avec les défis accrus posés par la pandémie de COVID-19. La pression exercée sur la santé mentale de cette population de travailleurs et de bénévoles a fait l’objet de recherches récentes. De nouveaux programmes et des stratégies sont élaborés et mis en œuvre afin de s’attaquer aux causes et aux répercussions des problèmes de santé mentale aux niveaux individuel et organisationnel au Canada et ailleurs. Pourtant, les aspects proprement éthiques du travail et des conditions de travail du PSP sont peu abordés dans la recherche en santé publique. Il existe peu d’études empiriques sur la détresse morale et les blessures morales du PSP canadien, et la vie morale riche et complexe de ces travailleurs est souvent obscurcie par un modèle moral omniprésent, stoïque et militariste qui s’aligne généralement sur des approches de traitement biomédicales étroites. Nous soutenons que le manque d’attention aux aspects publics, sociaux et éthiques de la détresse morale et des blessures morales subies par le PSP au Canada justifie une plus grande sensibilisation du public et des universitaires, plus de recherche sur les expériences de détresse morale et de blessures morales chez le PSP, et des programmes de formation et de soutien individuels et organisationnels éclairés par des données probantes.